Le ptosis est défini comme une chute de la paupière supérieure, qui peut dans certains cas amputer le champ visuel. La cure du ptosis permet l’élévation de la paupière et la libération du regard.
Le ptosis est lié à une impotence plus ou moins importante du muscle releveur de la paupière supérieure. Il peut toucher un ou deux cotés, en étant parfois asymétrique.
Chez l’adulte, plusieurs mécanismes peuvent être mis en cause, qu’ils soit d’origine nerveuse, musculaire, traumatique, ou comme cela est le plus fréquent lié à l’âge.
Par ailleurs, certains ptosis sont présents dès la naissance (congénitaux). Cette catégorie représente 75% des ptosis.
Il n’existe pas de traitement médical sauf exception (ptosis myasthénique). Le traitement chirurgical présente 2 objectifs majeurs. D’un point de vue esthétique, il permet de rééquilibrer le niveau du bord libre de la paupière supérieur pour rétablir une meilleure symétrie. D’un point de vue fonctionnel, il permet de libérer le champ visuel de la pupière qui l’ampute.
Chez l’enfant, le ptosis est opéré vers l’âge de 4 ans (en dehors des rares cas de ptosis majeurs menaçant le développement de la vision et qui sont donc opérés plus tôt).
Au cours d’une consultation spécialisée, votre chirurgien examine la statique palpébrale, l’importance de l’abaissement de la paupière, la fonction du muscle releveur de la paupière supérieure. Un test à la néosynéphrine (instillation d’un collyre) peut être réalisé.
Cet examen clinique conditionne en partie les indications chirurgicales dont les techniques sont variées.
Chez l’enfant, une hospitalisation conventionnelle de 48h est habituelle. L’intervention est réalisée sous anesthésie générale.
Chez l’adolescent et l’adulte en revanche, l’intervention peut être réalisée sous anesthésie locale associée à une sédation par l’anesthésiste, dans le cadre d’une hospitalisation ambulatoire (entrée et sortie le jour même).
La technique utilisée dépend des mécanismes en cause et de l’importance du ptosis.
1/ La chirurgie du muscle releveur de la paupière supérieure est l’intervention la plus souvent pratiquée. Une incision masquée dans le pli naturel de la paupière supérieure permet d’exposer le muscle et de rehausser son insertion sur le tarse.
2/ La résection conjonctivo-Mullérienne à la face profonde de la paupière supérieure est parfois indiquée en cas de ptosis modéré associé à une fonction satisfaisante du muscle releveur et une positivité du test à la Néosynéphrine en collyre.
3/ La suspension de la paupière au muscle frontal peut être réalisée soit à l’aide d’une bandelette synthétique, soit à l’aide d’une bandelette prélevée profondément sur la cuisse ou dans le cuir chevelu.
Les cicatrices sont alors situées dans le pli de la paupière, au niveau du front (3 petites incisions de quelques millimètres) et éventuellement au niveau de la zone de prélèvement (cuisse ou cuir chevelu).
Dans tous les cas, les cicatrices sont refermées par des points de suture non-résorbables qu’il conviendra de faire retirer à 7 jours.
Les suites immédiates sont généralement simples, pas ou peu douloureuses.
On peut retrouver des bleus (ou « ecchymose ») pendant 2 semaines, un léger gonflement (ou « œdème ») au niveau de la paupière supérieure, une cicatrice légèrement visible pendant 3 mois.
Les points de sutures sont retirés à 7 jours.
Une période de repos de 7 à 10 jours est recommandée avant la reprise des activités scolaires ou professionnelles.
On retrouve souvent une difficulté à fermer les paupières. Celle-ci est transitoire, et se résout spontannément après quelques semaines. Les suites tardives sont généralement limitées à une malocclusion nocturne sans conséquence, rançon logique du traitement. Des collyres type larmes artificielles et de la pommade ophtalmique sont prescrits.
Les résultats fonctionnel et esthétique sont habituellement satisfaisants, appréciés à 6 mois. Dans tous les cas, des consultation de contrôle sont nécessaires 1 semaine après l’opération, puis à 1 mois, 3 mois et 6 mois. Elles permettent de s’assurer de l’absence de complication.
Certains résultats incomplets sont volontaires pour éviter de graves complications. Une éventuelle reprise chirurgicale précoce ou à distance selon le type de ptosis ou en raison d’une insuffisance de résultats est possible dans 10 à 15% des cas. L’asymétrie palpébrale, notamment dans le regard vers le bas, est d’autant plus fréquente que l’opération a été unilatérale.
Les complications sont rares. Néanmoins comme pour tout acte médical ou chirurgical, il existe une part de risque et d’aléa dont le patient doit être informé avant de prendre la décision d’une opération.
On retrouve dans 10 à 15% des cas une sous ou une surcorrection qui peuvent nécessiter une 2ème intervention.
On peut également retrouver des anomalies de courbure de la paupière, l’apparition d’un entropion ou d’un ectropion (éversion des paupières), une défaut de fermeture de la paupière, lou encore des colobomes ciliaires (manque de cils).
La cicatrice est habituellement quasi invisible, mais un trouble de la cicatrisation peut être rencontré. Une infection de la paupière est exceptionnelle.
Pour en savoir plus, vous pouvez consulter la fiche d’information de la Société Française d’Ophtalmologie en cliquant ici
Cette fiche d’information ne remplace pas une consultation médicale.
N’hésitez pas à poser toutes vos questions directement à votre chirurgien.