En collaboration étroite avec votre orthodontiste, les corticotomies alvéolaires permettent d'augmenter la vitesse des déplacements dentaires, voire de potentialiser certains mouvement orthodontiques, pour réduire la durée du port de l'appareil dentaire.
Les corticotomies s’intègrent dans certains projets thérapeutiques d’orthondontie et permettent d’accélerer la vitesse des mouvements dentaires entre 2 et 4 fois.
Il s’agit d’un procédé chirurgical de « scarification » de l’os des mâchoires. Il entraine en réponse une « activation » ainsi qu’un phénomène de cicatrisation de l’os. Pendant cette phase de cicatrisation, ou de consolidation, on observe 2 caractéristiques :
– La vitesse de renouvellement cellulaire osseux est augmentée (on parle de « phénomène d’accélération régionale »)
– La densité osseuse est diminuée
De cette manière, les forces orthodontiques nécessaires pour déplacer les dents sont plus légères, et les mouvements dentaires plus rapides. Par ailleurs, les risques de résorption des racines dentaires et de fenestration de l’os sont diminués.
La technique permet de ce fait un traitement plus physiologique.
Les corticotmies conviennent particulierement aux patients adultes chez qui la coopération sur le long terme est plus difficile à mettre en œuvre.
La décision de recourir à des corticotomies est prise en étroite collaboration avec l’orthodontiste qui juge si le patient peut en bénéficier.
Lors d’une consultation spécialisée, le chirurgien évalue de son coté la qualité des gencives, recherche des contre-indication éventuelles (osteoporose, parodontopathie, certains médicaments…). Il prescrit également des radiographies type panoramique dentaire et scanner ou cone beam. Le chirurgien et l’orthodontiste discutent alors de la stratégie et élaborent le plan de traitement. Dans certains cas, le chirurgien pourra recourir à la confection d’un guide de coupe sur mesure.
L’appareillage orthodontique est mis en place dans la semaine précédant l’intervention.
L’intervention chirurgicale est réalisée sous anesthésie locale en service de soin externe ou sous anesthésie générale en hospitalisation ambulatoire (entrée le matin et sortie le jour même). Elle dure environ 1 heure.
L’os des machoire est soit exposé par levée d’un lambeau de muqueuse, soit abordé de manière “mini-invasive” directement à travers les gencives. Il n’y a pas de cicatrices visibles. Les incisions dans l’os sont réalisées à l’aide d’un bistouri piezoélectrique.
Parfois, le chirurgien peut avoir recours à une greffe osseuse (en utilisant des particules alloplastiques ou xénogènes) pour permettre d’augmenter l’épaisseur osseuse lorsque celle-ci est trop fine, et stabiliser le résultat final.
Les incisions sont refermées après repositionnement du lambeau de muqueuse par des points résorbables qui s’en vont seuls en 2 à 4 semaines.
Les douleurs post-opératoires sont légères et bien contrôlées avec un traitement antalgique adapté.
L’alimentation est reprise le jour même, en respectant une texture molle et une température ambiante pendant 1 semaine.
Des soins d’hygiène après chaque repas sont primordiaux. Ils associent pendant 10 jours un brossage dentaire avec une brosse post-opératoire ultra-souple, ainsi que des bains de bouches antiseptiques qui seront débutés dès le lendemain de l’intervention.
Un gonflement (œdème) est fréquent au niveau des joues, maximal 2 jours après l’intervention. Il disparaît progressivement en 7 à 10 jours. Des poches de glace sont appliqués très régulièrement pour en limiter l’importance.
Quelques saignements par la bouche peuvent être observés dans les jours suivant l’intervention. Ils disparaissent spontanément en quelques jours.
Les fils de suture utilisés sont résorbables. Ils disparaissent spontanément après environ 2 à 4 semaines.
En fonction des cas, une période d’arrêt de l’activité scolaire ou professionnelle peut être envisagée pendant 2 à 3 jours après l’intervention.
Dans tous les cas, une consultation de contrôle est fixée à 1 mois.
L’appareil orthodontique est activé rapidement chez l’orthodontiste, à raison d’une fois toutes les 2 semaines jusqu’à fin du traitement.
Les complications sont rares. Toutefois, tout acte médical, même bien conduit, présente un risque de complications dont le patient doit être informé avant de prendre la décision d’une opération.
On peut observer des lésions de la racine de la dent. L’utilisation d’un bistouri piezoélectrique et d’un guide de coupe limite grandement ce risque.
On peut également retrouver une infection. Elle nécessite alors des rinçages et l’introduction d’un traitement antibiotique. Elle est favorisée par la consommation de tabac.
Au moindre doute, il ne faut pas hésiter à prendre contact auprès de votre chirurgien pour éliminer une complications grave.
Pour en savoir plus, vous pouvez consulter la fiche d’information de la Société Française de Stomatologie Chirurgie Maxillo Faciale et Chirurgie Orale en cliquant ici
Cette fiche d’information ne remplace pas une consultation médicale.
N’hésitez pas à poser toutes vos questions directement à votre chirurgien.