Dacryocystorhinostomie - Dr Stéphane Bruneau
Le Docteur Stéphane Bruneau est chirurgien maxillo-facial, spécialisé dans la chirurgie esthétique et reconstructrice du visage, à Aix-en-Provence. Ce site d'information médicale est destiné au public qui souhaite en savoir plus sur la médecine et la chirurgie du visage. Il vous accompagnera tout au long de votre démarche, depuis votre prise de décision, ainsi qu’au cours de chaque étape de votre prise en charge.
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Dacryocystorhinostomie

La dacryocystorhinostomie (ou DCRS) permet une désobstruction des voies lacrymales lorsque celles-ci présentent un obstacle bas situé. Elle intervient dans le cadre d'un larmoiement chronique ou d'une voussure dans l'angle interne de l'oeil.

Principe de la dacryocystorhinostomie

Les larmes sont produites en grande partie au niveau de l’angle externe de l’oeil, en arrière de la paupière supérieure. Elles sont étalées en film au contact du globe oculaire, puis récupérées par un système de drainage lacrymal qui s’étend depuis l’angle interne de l’oeil jusque dans le nez.

 

Chez certains patients, on retrouve un obstacle dans ce système de drainage lacrymal. Les larmes qui ne s’évacuent plus normalement, s’accumulent dans un sac qui peut gonfler au niveau de l’angle interne de l’oeil, et aboutissent à un larmoiement gênant. Parfois, les larmes stagnantes peuvent s’infecter et donner un tableau de dacryocystite, c’est à dire une inflammation du sac lacrymal.

 

La dacryocystorhinostomie permet de recréer une ouverture entre le sac lacrymal et les fosses nasales pour rétablir une évacuation fonctionnelle et empêcher l’écoulement des larmes sur la joue et la stagnation des larmes dans le sac lacrymal. Elle permet une guérison définitive dans 80 à 90% des cas.

Avant la dacryocystorhinostomie

Une consultation spécialisée est nécessaire pour  évaluer l’origine du larmoiement, évaluer le système de drainage lacrymal. Votre chirurgien procède à un test d’irrigation pour contrôler la perméabilité. Il élimine d’éventuelles contre-indications au traitement. Il prend le temps de vous informer sur le déroulement de l’intervention, en explicitant les rares complications potentielles.

Dans certains cas, un examen complémentaire d’imagerie peut être nécessaire : le dacryoscanner nécessite l’injection d’un produit de contraste iodé dans les voies lacrymales et permet de localiser un rétrécissement sur les structures de drainage lacrymal.

Déroulement de l’opération chirurgicale

La dacryocystorhinostomie est généralement réalisée sous anesthésie générale, dans le cadre d’une journée d’hospitalisation ambulatoire (entrée à la clinique le matin et sortie le jour même).

 

La technique classique est réalisée par voie externe, au travers d’une mini-incision d’environ 1cm sur le dos du nez, au coin de l’oeil. L’os qui sépare le sac lacrymal des fosses nasales est fenêtré à l’aide d’un bistouri piézo-électrique. Une ouverture est aménagée entre les muqueuses lacrymale et nasale. Une sonde lacrymale en silicone est insérée depuis l’angle interne de l’oeil jusque dans le nez pour guider la cicatrisation. Un contrôle endoscopique endonasale est effectué tout au long de l’intervention pour évaluer la bonne position de l’ouverture et de la sonde.

 

Une technique par voie endonasale  pure existe également. Bien qu’elle n’implique pas de cicatrice à la peau, il s’agit d’une technique plus lourde dont les résultats fonctionnels sont légèrement moins favorables.

Après la dacryocystorhinostomie

Une semaine de repos est recommandée dans les suites de l’intervention. La reprise de la vie sociale et professionnelle peut se faire rapidement au décours.

Les suites opératoires sont peu douloureuses, bien calmées par la prise d’antalgiques classiques.
On peut retrouver un bleu (ou « ecchymose ») pendant 2 semaines, un léger gonflement (ou « œdème ») au niveau de l’angle interne de l’oeil, une cicatrice légèrement visible pendant 3 mois.

Des saignements de nez peuvent être notés, mais nécessitent rarement un méchage. Le mouchage est contre-indiqué pendant 15 jours pour éviter de loger de l’air sous la peau (« emphysème »). Il convient également d’éviter les vols en avion pendant 15 jours.

La sonde lacrymale en silicone est laissée en place entre 1 à 6 mois. Elle sera retirée sans douleur en consultation au cabinet.

Le résultat fonctionnel est apprécié à 6 mois.

Dans tous les cas, des consultation de contrôle sont nécessaires 1 semaine après l’opération, puis à 1 mois, 3 mois et 6 mois. Elle permettent de s’assurer de l’absence de complication. Chez certains patients, une 2ème intervention peut s’avérer nécessaire.

Existe-t-il des risques ?

Les complications sont rares. Néanmoins comme pour tout acte médical ou chirurgical, il existe une part de risque et d’aléa dont le patient doit être informé avant de prendre la décision d’une opération.

 

L’intervention est efficace dans 80 à 90% des cas, toutefois, un taux d’échec fonctionnel de l’ordre de 10 à 20% est rapporté dans la littérature scientifique. Chez certains patients, une réintervention peut s’avérer nécessaire. A noter que le pronostic fonctionnel est plus réservé lors d’une 2ème opération.

 

Une saignement de nez (« epistaxis ») trop important peut nécessiter un méchage et une prolongation de l’hospitalisation.
Une infection locale peut survenir dans de rare cas, et implique un traitement par antibiotique. Une infection neurologique (abcès cérébral, méningite) demeure de l’ordre de l’exception.

La cicatrice est habituellement quasi invisible, mais le risque de cicatrice inesthétique ne peut être écarté.

Pour en savoir plus, vous pouvez consulter la fiche d’information de la Société Française d’Ophtalmologie en cliquant ici

Cette fiche d’information ne remplace pas une consultation médicale.
N’hésitez pas à poser toutes vos questions directement à votre chirurgien.