Rhinoplastie esthétique et fonctionnelle

Le nez occupe une place privilégiée au centre de la face, il donne au visage une part de sa personnalité. En effet, il est l’un des éléments d’identification de la personne au même titre que les yeux et le regard.

Qu’elles soient liées à une séquelle de traumatisme, une malformation faciale, ou simplement à l’origine d’une dysharmonie au sein du visage, certaines disgraces du nez peuvent amener le patient à consulter le chirurgien en vue d’une correction.

Les motifs de consultation les plus fréquents regroupent une pointe du nez trop large, trop tombante, une bosse nasale, ou encore une déviation vers le coté. Ces éléments peuvent s’associer, voire accompagner des anomalies plus complexes. Chaque patient doit faire l’objet d’une lecture systématique de ces anomalies, en s’interessant non seulement au nez mais à l’ensemble du visage, en prenant en compte ses proportions globales et son équilibre. Ainsi certaines rhinoplasties pourront s’associer à des gestes complémentaires tels qu’une mentoplastie dans le cadre d’une profiloplastie.

Le nez est une charpente rigide composée d’os (os nasal, os frontal, et os maxillaire) et de cartilages (cartilage alaire, cartilage triangulaire, et cartilage septal), recouverte d’une superposition de tissus mous comprenant les muscles, la graisse et la peau.

La rhinoplastie vise à modifier la charpente rigide du nez par le biais d’incision dissimulée dans les narines et sous la columelle.

Dans certains cas, votre chirurgien peut également vous proposer d’agir simplement sur le volume de tissus mous ou simplement l’action des muscles pour apporter des modifications légères en utilisant de la toxine botulique ou de l’acide hyaluronique : on parle alors de rhinoplastie médicale.

Deux consultations spécialisées sont obligatoires avant d’entreprendre un acte de chirurgie esthétique.

La première consultation est essentielle pour faire le point sur vos attentes et établir un projet de soin sur mesure, adapté à vos objectifs. Votre chirurgien procède à une analyse précise de votre nez, en prenant en compte non seulement l’aspect esthétique mais également l’aspect fonctionnel de la respiration nasale. Un bilan d’imagerie radiologique peut se révéler nécessaire avec prescription d’un scanner du nez et des sinus, ainsi qu’une évaluation fontionnelle respiratoire par rhinomanométrie. Un bilan photographique est réalisé.

Votre chirurgien élimine d’éventuelles contre-indications au traitement. Il prend le temps de vous informer sur le déroulement de l’intervention, en explicitant les rares complications potentielles. Cette consultation est un moment privilégié qui vous permet de répondre à toutes vos questions concernant la chirurgie du nez. Au décours de cette consultation, une fiche d’information écrite vous est remise, ainsi qu’un devis détaillé.

Une deuxième consultation spécialisée est fixée après un delai de reflexion d’au moins 15 jours. Elle permet de reprendre point par point les éventuels détails qui nécessitent d’être éclaircis. Ce n’est qu’à la fin de cette deuxième consultation que votre chirurgien procèdera à la programmation de l’intervention et au choix de la date opératoire.

La rhinoplastie est effectuée sous anesthésie générale. En fonction de l’importance du geste, elle sera réalisée dans le cadre d’une journée d’hospitalisation ambulatoire (entrée à la clinique le matin et sortie le jour même) ou d’une hospitalisation conventionnelle de 2 jours (entée le matin et sortie le lendemain).

La cicatrice est dissimulée à l’intérieur des narines et sous la columelle. La charpente osseuse et cartilagineuse est exposée.

Le chirurgien peut alors la remodeler selon le programme pré-établi en consultation. Différentes techniques sont utilisées en fonction des anomalies. On peut ainsi rétrécir un nez trop large, réaliser l’ablation d’une bosse, corriger une déviation, affiner une pointe, raccourcir un nez trop long, redresser une cloison. Parfois, le chirurgien peut recourir à l’utilisation des greffons de cartilage prélevés au niveau de la cloison (ou encore des oreilles, ou des cotes) ou d’os qui seront utilisés pour combler une dépression, pour soutenir une portion du nez voire améliorer la forme de la pointe du nez.

Les sutures sont réalisées avec des fils très fins, résorbables (qui s’en vont seuls) dans les narines, et non-résorbables au niveau de la columelle. Ces derniers seront enlevés environ 1 semaine après l’intervention.

En fin d’intervention, un pansement modelant par bandelettes adhésives stériles est placé sur la peau du nez. Une attelle en silicone est placée de part et d’autre de la cloison nasale. Les narines sont méchées par un matériau absorbant. Une attelle externe en plâtre ou en résine thermomoulée est positionnée sur l’auvent nasal pour le protéger.

Les suites opératoires sont peu ou pas douloureuses. La gêne principale durant les premiers jours est constituée par l’impossibilité de respirer par le nez (du fait de la présence des mèches). Les mèches endo-nasales sont retirées après 2 jours.

On retrouve fréquemment un gonflement (oedème) voire des bleus (ecchymose) au niveau des paupières. Leur durée est variable en fonction des patients, de l’ordre de 10 à 15 jours. Il convient d’éviter l’exposition au soleil pendant la période des bleus.

L’attelle externe est retirée après 7 à 10 jours. Elle sera ensuite portée uniquement la nuit pendant 3 semaines.

Une période de repos et d’abstention d’effort de quelques jours est à prévoir dans les suites de l’intervention. Les stigmates de l’intervention vont s’atténuer progressivement, permettant le retour à une vie socio-professionnelle normale après quelques jours (10 à 20 jours selon les cas). Les sports et activités violentes sont à éviter les 3 premiers mois.

Le résultat définitif sera apprécié après 6 à 12 mois. En effet, pendant les 2-3 premiers mois, le nez garde un aspect « massif » du fait de la persistance d’un léger oedème. De même, la gêne respiratoire sera encore présente malgré le retrait des mèches, liée au gonflement de la muqueuse nasale à l’intérieure du nez et à la formation de croutes. Ces éléments constituent les suites normales de l’intervention.

Dans certains cas, on peut noter la présence de légères imperfections de résultats, fruits d’un malentendu concernant les buts à atteindre, ou encore du fait de phénomènes cicatriciels inhabituels ou de réactions tissulaires inattendues. Lorsque celles-ci sont mal tolérées, une retouche chirurgicale pourra être discutée à distance pour parfaire le résultat.

En pratique, l’immense majorité des interventions se passe sans aucun problème et les patients sont pleinement satisfaits de leur résultat.

Cependant, la rhinoplastie, bien que réalisée pour des motivations essentiellement esthétiques, n’en demeure pas moins une véritable intervention chirurgicale qui implique à ce titre des risques, inhérents à tout acte médical aussi minime soit-il. Cette intervention reste notamment soumis à une patite part d’aléas liés aux tissus vivants, dont les réactions ne sont jamais entièrement prévisibles.

Les complications sont fort heureusement rares. Toutefois, on peut retrouver des saignements nécessitant la poursuite du méchage, voire des hématomes. Des modifications transitoires de la sensibilité de la pointe du nez ont été rapportées. La surinfection est rarissime malgré la présence naturelle de microbes dans les fosses nasales. Les cicatrices peuvent évoluer de manière inesthétique. La peau peut, dans des cas exceptionnels, notament chez le fumeur, souffrir de lésion de nécrose.

Sans surestimer ces risques, le patient doit en être informés avant de prendre la décision d’une opération.

Cette fiche d’information ne remplace pas une consultation médicale.
N’hésitez pas à poser toutes vos questions directement à votre chirurgien.